Investissement direct étrangers et français en Afrique de l’Est et Océan Indien
En 2019, le stock des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique de l’Est et de l’Océan Indien (AEOI) s’établit à 131,0 Mds USD, en hausse de 13,0 % en 1 an. Alors qu’il s’élevait à 8,7 Mds USD en 2000, ce stock a connu une croissance continue, en moyenne de 15,5 % par an depuis 2000. Selon la CNUCED, avec 21,8 % du stock d’IDE de l’AEOI en 2019 (28,5 Mds USD), le Soudan est le plus gros détenteur de stock de la zone, suivi par l’Ethiopie (24,9 Mds USD ; 19,0 %), la Tanzanie (21,8 Mds USD ; 16,7 %) et le Kenya (15,7 Mds USD ; 12,0 %). En 2019 et pour la première fois depuis 2013 (-9,4 % ; 8,4 Mds USD), les flux d’IDE entrant en AEOI ont diminué de 10,8 % pour s’établir à 9,0 Mds USD, soit une baisse de 1,1 Mds USD après l’année record (10,1 Mds USD) de 2018. En 2018, le stock d’IDE français en AEOI s’élève à 2,7 Mds EUR, en hausse de 2,1 % en un an et de 118,7 % depuis 2012.
En 2019, le stock des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique de l’Est et de l’Océan Indien (AEOI) s’établit à 131,0 Mds USD, en hausse de 13,0 % en 1 an. Alors qu’il s’élevait à 8,7 Mds USD en 2000, ce stock a connu une croissance continue depuis les années 2000, en moyenne de 15,5 % par an. Cette croissance du stock d’IDE en AEOI est supérieure à celle de l’Afrique dans sa globalité (10,4 %), lui permettant de compter pour 13,7 % du stock d’IDE en Afrique en 2019, contre seulement 5,7 % en 2000.
Avec 21,8 % du stock d’IDE de l’AEOI en 2019 (28,5 Mds USD), le Soudan est le plus gros détenteur de stock de la zone. Celui-ci serait en grande partie dans les matières premières, l’agriculture, et les infrastructures de transport (portuaire). Il est suivi en 2019 par l’Ethiopie (24,9 Mds USD ; 19,0 %), la Tanzanie (21,8 Mds USD ; 16,7 % ; ressources minières), le Kenya (15,7 Mds USD ; 12,0 % ; activités financières et de l’assurance et TIC) et l’Ouganda (14,3 Mds USD ; 10,9 %). Alors que cette première place était détenue par la Tanzanie jusqu’en 2002 (32,0 %), le Soudan (avant et après indépendance du Soudan du Sud), l’occupe depuis cette date. Les stocks d’IDE les plus faibles de la région sont observés aux Comores (129,06 MUSD ; 0,1 %), au Burundi (227,7 MUSD ; 0,2 %) en Erythrée (1,1 Mds USD ; 0,9 %).
Depuis 2012, en terme absolu, l’Ethiopie est le pays qui a vu la plus forte augmentation de son stock d’IDE : + 19,8 Mds USD (+387,6 %) en 7 ans. Elle est suivie par la Tanzanie (+9,1 Mds USD ; +71,3 %), le Soudan (+8,8 Mds USD ; 44,4 %) et le Kenya (+7,5 Mds USD ; +90,1 %).
En proportion du PIB, le stock d’IDE le plus important se retrouve aux Seychelles (199,0 % du PIB en 2019), suivies par le Soudan (84,9 %), l’Erythrée (56,6 %), Madagascar (54,8 %) et Djibouti (52,5 %). Aux Comores, plus petite économie de l’AEOI (PIB de 1,2 Mds USD), les IDE ne représentent que 10,9 % du PIB. Au Kenya, plus importante économie de la zone avec un PIB de 100,1 Mds USD selon le FMI, les IDE représentent seulement 15,7 % du PIB.
En 2019, l’AEOI a compté pour 19,9 % des flux d’IDE dirigés vers l’Afrique, relativement stable par rapport à 2018 (20,0 %) mais en baisse par rapport à 2017 (24,3 %). En 2019 et pour la première fois depuis 2013 (- 9,4 % ; 8,4 Mds USD), les flux d’IDE entrant en AEOI ont diminué de 10,8 % pour s’établir à 9,0 Mds USD, soit une baisse de 1,1 Mds USD après l’année record (10,1 Mds USD) de 2018. Cette baisse s’explique en grande partie celles observées en Ethiopie (-24,0 % ; -794 USD), au Kenya (-18,1 % ; -293,5 MUSD) et à Madagascar (-35,5 % ; -125,8 MUSD).
Depuis 2014, avec en moyenne 32,8 % des flux totaux dirigés vers l’AEOI, l’Ethiopie est tous les ans le plus important récipiendaire d’IDE de l’AEOI. En 2019, elle est suivie par le Kenya (14,8 %), l’Ouganda (14,0 %) et le Soudan (12,3 %). L’Ethiopie a compté pour jusqu’à 44,8 % des flux annuels d’IDE entrant en AEOI en 2016.
En 2019, les flux d’IDE entrants ont compté en moyenne pour 3,2 % du PIB des pays de l’AEOI. Ils ont été relativement les plus importants aux Seychelles (7,9 %), à Djibouti (5,4 %) et au Rwanda (4,1 %) ; et les moins au Burundi (0,03 %) et au Comores (0,7 %).
La répartition des investissements étrangers reste indicative, de nombreux IDE transitent par des entités domiciliées à Maurice. Cette dernière est, selon les données, le principal investisseur au Kenya (20,8 % du stock) en 2019 et au Rwanda (37,9 %) en 2018 ; le deuxième investisseur des Seychelles (13,4 %) et de Madagascar (26,3 %). En outre, les données ne sont pas toujours disponibles et s’arrêtent au mieux en 2019, ce qui ne permet en rien de prendre en compte l’impact de la crise sanitaire. D’autres évènements comme l’entrée et la sortie de liste grise peuvent également affecter les IDE.
La France, de son côté, est le 1er investisseur à Madagascar (1,2 Md USD, soit 40,5 % du stock total d’IDE en 2019) et en 5ème position au Kenya (753,3 MUSD ; 8,1 % du stock en 2019).
En 2018, le stock d’IDE français en AEOI s’élève à 2,7 Mds EUR, en hausse de 2,1 % en un an et de 118,7 % depuis 2012. Les principaux pays où le stock d’investissement français est le plus important sont Maurice (45,6 % du stock d’IDE français en AEOI), le Kenya (24,5 %) et à moindre mesure Madagascar Maurice (28,5 %) et les Seychelles (183,7 MEUR ; 6,8 %). Le principal secteurs d’investissements français est celui des services.
L’AEOI voit en son sein les pays ayant le meilleur classement au Doing Business 2020 de la Banque Mondiale en Afrique, comme les moins biens classés au monde. En première place Maurice, 1er pays africain et (sur 54) 13ème mondial (sur 190), vient ensuite le Rwanda (2ème en Afrique ; 38ème dans le monde) et le Kenya (4ème ; 53ème). A l’opposé du classement, on trouve, comme pays de la zone, le Soudan du Sud (51ème ; 185ème), l’Erythrée (53ème ; 189ème) et la Somalie (54ème ; 190ème). Il en est de même pour le classement de la perception de la corruption de Transparency international. Alors que les Seychelles (1ère place en Afrique ; 27ème mondiale), le Rwanda (4ème ; 49ème) et Maurice (5ème ; 52ème) sont les pays de la zone où la perception de la corruption fait partie des moins élevée en Afrique, le Burundi (46 ; 169), le Soudan (52 ; 174) et la Somalie (53 ; 179) font figures de mauvais élèves. Enfin, des évolutions rapides pourraient avoir lieu, portées par le volontarisme politique, au Rwanda par exemple, où le gouvernement cherche à attirer des investisseurs en améliorant l’environnement des affaires, ou en Tanzanie.
Dans un contexte d’endettement élevé qui remets en cause les modèles de développement basés sur l’investissement public, les pays de l’AEOI ont la nécessité d’attirer plus d’IDE. (Voir la Lettre mensuelle de l’AEOI du mois de septembre)