La Banque mondiale diagnostique le secteur privé

Dans son « Diagnostic du secteur privé de Madagascar », la Banque mondiale souligne la nécessité de renforcer l’environnement des affaires et d’améliorer la compétitivité pour attirer plus d’investissements dans trois secteurs clés : l’agro-industrie, l’habillement et le tourisme.

« La pandémie de covid-19 a porté un coup dur à l’économie malgache, mais le pays dispose d’un grand potentiel pour retrouver le chemin de la croissance et ressortir plus fort de la crise », selon Marcelle Ayo, représentante pays de la Société financière internationale (IFC), une filiale de la Banque mondiale. En éliminant les freins à la compétitivité et en captant des investissements, l’île peut se remettre sur la voie du développement et se préparer à une reprise résiliente. 
Le plus important est de mettre en place un environnement favorable aux affaires et qui soit plus prévisible, selon IFC, avec des coûts moins élevés pour le démarrage et l’exploitation d’une entreprise, moins de restrictions commerciales, un cadre d’investissement et de concurrence efficace facilitant l’entrée dans des chaînes de valeur existantes et nouvelles. Pour faciliter l’achat et la location de terrains, donner confiance aux investisseurs et permettre aux nouveaux projets de démarrer, des réformes juridiques pour harmoniser le cadre des investissements et l’approbation de la loi sur les titres de la propriété privée doivent également être menées. 
Les mesures destinées à alléger les contraintes de liquidité du secteur privé résultant de la covid-19 devraient aussi être suivies d’actions visant à élargir l’accès au financement pour les très petites, petites et moyennes entreprises (TPE-PME) en tirant parti des services financiers numériques. En termes d’infrastructures de base, l’accès à l’électricité à des tarifs abordables nécessitera entre autres l’intensification des investissements en production d’énergie. 

Trois secteurs clés 

L’introduction de décrets relatifs à la loi sur l’électricité et la finalisation du code du réseau d’électricité permettraient d’attribuer des concessions liées à la production à tout opérateur privé sélectionné de manière concurrentielle. Et pour soutenir les échanges commerciaux, il faut que les investissements privés soient beaucoup plus nombreux pour moderniser les routes, chemins de fer, ports et aéroports stratégiques. 
Dans l’agro-industrie, l’habillement et le tourisme, il existe des chaînes de valeur spécifiques, selon IFC, dans lesquelles le pays est bien placé pour s’intégrer aux niveaux régional et mondial. Ainsi, pour accroître l’accès au marché des cultures et produits d’élevage à forte valeur ajoutée, il est important de supprimer les barrières commerciales qui freinent l’agro-industrie et développer des programmes et des services de vulgarisation pour permettre aux producteurs de tirer parti des appellations d’origine, des certifications biologiques et des pratiques durables. 
Pour le secteur de l’habillement, une plateforme public-privé est de mise afin de convenir d’une vision à long terme et de résoudre les contraintes majeures bloquant l’entrée et la croissance des investissements directs étrangers. Et des programmes de développement des compétences et de soutien aux TPE et PME sont nécessaires pour consolider les chaînes d’approvisionnement et soutenir la compétitivité. 
En matière de tourisme, une reprise plus rapide dépend d’une forte synergie public-privé pour planifier la réouverture des frontières en toute sécurité, reconsidérer les priorités touristiques sur la base des informations liées à la crise sanitaire et réévaluer les stratégies marketing en conséquence. Il faudra aussi revoir la politique en matière de carburéacteur, investir dans la modernisation des aéroports secondaires et conclure des accords open sky sur un plus grand nombre de liaisons internationales. Et il est essentiel d’attirer les investissements dans les segments de l’écotourisme et du tourisme maritime.

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